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avril 28, 2022 7 minutes de lecture
Et si les pions étaient en fait les pièces les plus importantes du jeu d’échecs ? C’est ce que soutenaient certains révolutionnaires de 1789 ! Vous allez apprendre en moins de 5 minutes dans cet article : l’emplacement initial des pions, les déplacements du pion, les ouvertures aux pions roi et aux pions dame, ce qu’est un pion passé, une promotion, une sous-promotion, une prise en passant ainsi que la meilleure façon de se servir du pion avec le grand maître international d’échecs : Manuel Apicella !
1) La position initiale des pions aux échecs
2) Le déplacement du pion aux échecs
3) Les atouts insoupçonnés du pion
2.a) La sous-promotion du pion
3. Le pion doublé, le pion triplé, le pion quadruplé…etc.
4. La prise en passant du pion d’échecs
Quelques généralités sur le pion…
Le pion est la pièce la plus faible du jeu d’échecs, vous remarquerez que c’est aussi la plus petite en taille !
Le pion est noté (P), voici son pictogramme sur le diagramme d’échecs :
Si nous disons qu’il s’agit là de la pièce la plus faible, c’est parce que sa valeur est dite de 1 ce qui en fait la plus petite valeur de l’échiquier. La valeur d’une pièce est déterminée par le nombre de cases qu’elle défend depuis une position. Avec un pion, vous défendez 2 cases seulement, ce qui est très faible mais permet tout de même de mettre en échec le roi, de faire des fourchettes intéressantes…On vous explique !
La position initiale des pions sur le plateau d’échecs est la suivante :
Pour vous rappeler de cette position plutôt simple, imaginez qu’il s’agit là d’une armée romaine bien organisée pour défendre le château(délimité par les tours), le roi, la reine…etc.
Le pion dispose d’un déplacement simple :
Comment le pion peut prendre une pièce ? *Le pion peut prendre une pièce se situant une case devant lui en diagonale. Il n’est pas possible pour un pion de prendre une pièce se situant sur la même colonne, sur une rangée plus haute (juste devant le pion). Dans cette situation, si le pion ne peut prendre une autre pièce, il est bloqué.
*Prendre une pièce signifie que l’on se place sur la case d’une pièce adverse et qu’elle est ainsi expulsée du jeu, mise sur votre droite en dehors du jeu. Cela compte un peu comme une prise de guerre !
Comme nous venons de le voir, le pion est une pièce assez simple et peu efficace pour attaquer ou défendre un grand nombre de cases à la fois. Mais c’est sans compter les ressources insoupçonnées du pion ! Et elles sont nombreuses les possibilités du pion…
Certains révolutionnaires prétendaient que la partie se gagnait en fonction de l’utilisation des pions. Il s’agissait là de faire une référence au peuple, c’était dire que le peuple faisait gagner la bataille. Nous allons voir que cela n’était peut-être pas aussi infondé que ce que l’on pourrait croire avec les différentes possibilités qu’a le pion. Et que vous devez impérativement connaître !
Le pion passé est un pion qui se dirige vers la 8ème rangée du jeu d’échecs sans embûche ! C’est-à-dire que rien ne va l’empêcher de rejoindre la dernière rangée. Et donc d’aller jusqu’au bout de l’échiquier pour faire sa promotion.
Ainsi, c’est un pion qui n’est menacé par aucune autre pièce sur son passage. On peut aussi parler d’un pion passé protégé (s’il est protégé par un autre pion), un pion passé éloigné (si plusieurs colonnes le séparent d’un autre pion et que rien ne se trouve sur sa colonne). Le pion passé peut aussi être en finale, en milieu de partie et même bloqué de différentes façons. Voici une analyse de Manuel Apicella :
Nous avons abordé et expliqué cette expression de pion passé en préambule de la promotion du pion. Comme nous l’avons expliqué en introduction, le pion avait une grande importance idéologique pour les révolutionnaires de 1789, ils ont donc voulu lui donner une place de choix et pour cela ils ont inventé la promotion du pion ! On dit d’un pion qui atteint la dernière rangée pour faire sa promotion qu’il “va à dame”. On disait auparavant d’un pion qu’il était “damé”.
La promotion du pion est la transformation du pion s’il arrive sur la 8ème rangée(pion blanc) ou la 1ère rangée (pion noir), de se transformer en reine ou toute autre pièce ! C’est-à-dire que lorsque le pion arrive jusqu’au bout de l’échiquier, sur la première ligne de l’adversaire, le pion est promotionné.
Nous disposons de nombreux jeux d’échecs comprenant 2 dames en plus pour jouer avec une promotion d’un pion en dame. Pour les jeux qui n’en comprennent pas 2 de plus, l’usage veut que l’on retourne une tour (la FIDE ne l’autorise cependant pas).
Les révolutionnaires ont souhaité ainsi se référer à l’idée de méritocratie, l’image est forte : même la plus petite des pièces peut devenir la plus puissante s’il parcourt le chemin pour y arriver ! Ainsi, dans l’idée la gouvernance (la reine ou dame) n’est plus héritée mais donnée au plus méritant.
Voici une belle analyse de Manuel Apicella sur la promotion du pion :
Généralement, la promotion se fait du pion à la reine car si l’on a le choix, autant prendre la pièce la plus puissante… Mais parfois, ce choix n’est pas aussi évident. Voici un exemple, expliqué par Manuel Apicella :
La promotion du pion peut donc se faire de pion à dame, tour, fou ou cavalier. Toutes les pièces sauf le roi et le pion pour des raisons évidentes. Cette sous-promotion peut s’effectuer dans le cas présenté par Manuel Apicella ou bien afin d’éviter le pat qui est un match nul. La sous-promotion a fait (et fait toujours) l’objet de nombreuses analyses d’échecs, d’études ou de problèmes d’échecs.
Voici une explication poussée de la sous-promotion avec Manuel Apicella :
Il existe aussi de nombreuses autres expressions d’analyse échiquéenne comprenant le pion. On parlera par exemple de pion doublé lorsque deux pions de la même couleur se retrouvent sur la même colonne (résultant d’une prise d’un pion), cela peut naturellement se transformer en pion triplé voir quadruplé, même si cela est plus rare ! Il faut noter que cela est plutôt une faiblesse car les pions ne peuvent ainsi se défendre mutuellement.
La prise en passant est une conséquence du saut de 2 cases que peut faire un pion depuis sa case initiale. Il s’agit là d’une façon exceptionnelle de prendre une pièce dans le jeu d’échecs. Normalement, pour prendre une pièce, il faut se mettre sur sa case. Pas avec la prise en passant.
La prise en passant marche un peu comme si le pion qui a fait un saut de 2 cases n’avait qu’un saut d’une seule case. Observez par vous même sur les images ci-dessus.
Si vous souhaitez approfondir le sujet de la prise en passant du pion, rendez-vous sur notre article explicatif de la prise en passant du pion !
Un des avantages du pion est sa capacité à prendre en fourchette. Qu’est-ce que la fourchette aux échecs ? La fourchette aux échecs est la position dans laquelle une pièce attaque 2 pièces différentes (en une seule position) forçant ainsi l’adversaire à déplacer une pièce et potentiellement à en sacrifier une. Le pion a donc cette capacité du fait qu’il menace les deux cases qui sont dans sa diagonale.
Voici un exemple de fourchette, le levier du pion analysé par Manuel Apicella :
La partie commence généralement par un déplacement de pion, et pour cause ils bloquent les déplacements des autres pièces (sauf le cavalier qui peut sauter par dessus les pions). Généralement, on commence donc sa partie avec ses pions. Il est donc nécessaire de bien savoir débuter sa partie pour se positionner correctement pour le reste de la partie et gagner la finale bien-sûr !
Il existe différents types d’ouvertures aux pions roi ou aux pions dames, pour en apprendre plus à ce sujet, consultez notre article sur les ouvertures ! Manuel Apicella, maître international d’échecs vous enseigne les différentes ouvertures, un contenu exclusif et gratuit des Échiquiers du Roi™.