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janvier 18, 2022 18 minutes de lecture 1 Commentaire
Si vous êtes en train de lire ces lignes, c’est que vous vous êtes sûrement demandé : “Quelle est l’histoire du jeu d’échecs ? Quelle est l’origine du jeu d’échecs ?”. Nous allons tenter, dans cet article historique, de retracer l’histoire du jeu d’échecs. Et cela n’est pas une petite affaire : le jeu d’échecs a plus de 1 500 ans ! C’est un jeu qui traverse les époques, les régimes (mêmes les plus totalitaires), et les civilisations les plus éloignées...Le jeu d’échecs fascine : interdit dans certaines civilisations, il est un symbole de prestige dans d’autres ! Les légendes de son origines sont multiples, les lieux variés, nous allons tenter d’en retracer ensemble le fil conducteur…
SOMMAIRE :
I - Les origines légendaires du jeu d’échecs, plusieurs histoires
1. Origines Grecques : le mythe de Palamède
2. Qui a inventé le jeu d’échecs ? Le sage Sissa !
3. Origines Indiennes : le mythe du chaturanga (ouchaturâji)
II- Histoire d'une arrivée du jeu d’échecs en Occident1. Des raisons plus profondes, pourquoi les communistes ont-ils fait du jeu d'échecs leur marotte ?
2. L'intellectualisme au cœur de la doctrine
3. Un apparat de sciences, une image rationnelle que les communistes recherchent.
4. Le jeu d'échecs comme l'incarnation des idéaux révolutionnaires, antimonarchiste (tsariste) ?
6. Le jeu d’échecs, enjeu de la guerre froide
Dans cette partie sur l’origine du jeu échecs, nous allons vous exposer les différentes “théories, hypothèses, légendes” qui pourraient expliquer la naissance du jeu d’échecs. Il faut savoir que l’histoire du jeu d’échecs a elle-même son histoire. Oui, il existe une histoire de l'histoire du jeu d'échecs ! En effet, dès l'apparition de ce jeu, les théories varient pour expliquer les ascendances de ce jeu prodigieux. Cap sur cette histoire passionnante qui a déjà fait couler beaucoup d'encre !
Au début de notre ère naquit une bien autre hypothèse que celle que nous allons vous présenter par la suite sur l’origine du jeu d’échecs. C’estPausanias dit le Périégète (cartographe et voyageur de l’Antiquité mort en 180 ap J-C) qui donna l’origine du jeu d’échecs lors de la guerre de Troie. Selon lui, ce serait Palamède (héros grec fils de rois et frère deŒaxconté par Sophocle et d’autres) qui aurait inventé le dé et le jeu d’échecs. Une légende, cette fois datant du Moyen-Âge, voulait quePalamède inventa pendant le siège de Troie divers jeux pour divertir les troupes et leur remonter le moral. Notons d’ailleurs que cette légende s’est retrouvée dans la toute première revue échiquéenne qui se nommait,Le Palamède.
La légende suivante (peut-être la plus célèbre), vous l’avez peut-être découverte dans votre manuel de mathématique plus jeune ? Parce qu’il s’agit en fait d’un très bon exemple pour expliquer le principe de multiplication. C’estla légende de Sissa. Ce mythe raconte l’histoire d’un roi légendaire des Indes (Balhait ouShihram) voulant de toute son âmecombler son ennui. Il offrait donc unerécompensesans commune mesure à celui qui tromperait son ennui et saurait le distraire. C’est alors que le sage Sissa, fils duBrahmane Dahir lui offrit le jeu d’échecs !Ravi, le roi tenant à le remercier à la hauteur de la souffrance dont l’apaisait Sissa, demanda à Sissa ce qu’il souhaitait en échange. Sissa, sage humble, demanda simplement au souverain de poser un grain de riz sur la première case, deux sur la deuxième et de multiplier par deux chaque nombre de grains de riz à la case suivante.
Le prince acquiesça immédiatement à ce qu’il pensait être une récompense modeste. Mais son conseiller, plus fin multiplicateur que son souverain, lui expliqua qu’il venait de ruiner le royaume car les récolte de l’année entière n’y suffirait même pas. La dernière case devant compter263 graines de riz (soit 9 223 372 036 854 775 808 grains) sans compter les précédentes ! Cela fait 1 000 fois la production mondiale de 2012 ou bien 31 fois le PIB mondial de 2014 au prix environnant du grain de riz en France !! C’est donc une somme dont le souverain n’aurait pû s’acquitter sur 1 000 ans ! Sissa, amusé à son tour de s’être joué du roi, refusa toute récompense et s’en alla gaiement...
Au XVIIIe siècle,William Jones, linguiste et orientaliste de talent (faisant partie de la première association d’étude des civilisations et des langues :la société asiatique du Bengale) donnale jeuchaturangacomme une variante du jeu d’échecs. Dans son livreOn the Indian Game of Chess, il explique qu’il pense que lechaturangaest un dérivé du jeu d’échecs, unevariantecomprenant des dés ainsi que 4 joueurs (au lieu de 2).
Hiram Cox lui, dans son ouvrageOn the Burmha Game of Chesss’employait à démontrer que c’était bien l’inverse. Il pensait que ce jeu quadripartite (lechaturanga) était en faitl’ancêtre du jeu d’échecs. Cette théorie fut appuyée parDuncan Forbes dans son ouvrageThe History of Chessqui postulait que le jeu à 4 précédait le jeu à 2 de par sa complexité. Et que le jeuchaturangas'était transformé du fait de la difficulté à se réunir à 4 pour jouer et à ladésapprobation religieuse de l’usage des dés (les jeux de hasard en faisant des jeux interdits). Toujours selon Forbes, les règles auraient été édictées déjà dans leBhavishya Purâna, un texte qu’il estimait lui-mêmevieux de 5 000 ans !
Dans toute cettecontroverse de linguistes et orientalistes britanniques résulte unelégendesimplifiant le tout… Le jeu initial est lechaturangaindien, qu’un sage a transformé en jeu d’échecs en enlevant le hasard du jeu et en réduisant le nombre de joueurs à deux.
Cependant toutes ces théories semblent bien avoir été démontées par de plus récents historiens. Le grand Harold James Ruthven Murray, dans son ouvrage de 900 pagesA History of Chess montre que l’usage des dés n’avait jamais été proscrit chez les indiens et que même de nombreuses divinités étaient représentées jouant aux dés ! Ensuite, en épluchant les textes sur lesquels Cox et Forbes prétendaient s'appuyer, il montra que ces textes ne faisaient pas de références au jeu d’échecs. Il montra à l’aide de l’exemple arabe et que le jeu à 4 joueurs semblait bien plus être une variante de jeu initial (sans quoi le jeu à 4 aurait dû être plus répandu que le jeu à 2).
En conclusion, pour déterminer l’origine véritable du jeu d’échecs nous aurions plus des aires géographiques et culturelles à proposer que des dates et instants précis. Les prétendants sont donc :
Le jeu d’échecs qui, comme nous l’avons vu est asiatique, a été introduit par l’Espagne lors de sa colonisation musulmane. Ce fut une très longue période, quasiment 800 ans (711 début des invasions omeyyades-1492 chute de Grenade et fin de la Reconquista chrétienne). Ainsi c’est à travers cette cohabitation forcée si l’on peut dire de ces deux civilisations chrétienne et musulmane que le jeu d’échecs est passé en Occident.
Donc c’est sans doute par ce biais que le jeu d’échecs est arrivé en Europe aux alentours du Xe siècle ou bien par l’Italie du Sud au XIe - XIIe siècle. Une autre légende donnait Charlemagne comme le premier à s’être fait offrir par le calife Haroun ar-Rachid un jeu d’échecs. Au Xe siècle le poème latinVersus de Schackis explique les règles du jeu d’échecs !
Le jeu d’échecs, à cette époque médiévale, est alors pratiqué à l’aide de dés, ce qui engendre lors du Concile de Paris de 1212 sa condamnation parmi tous les autres jeux de hasard. En 1254, c’est même le très pieux Saint-Louis, qui prononce son interdiction dans sa Grande Ordonnance. Mais cette prohibition ne fut que très peu respectée, le jeu d’échecs devint le XIIe et le XVe siècles, un incontournable.
Le jeu d’échecs faisait partie intégrante de la formation de celui qui voulait être chevalier. Cela témoigne de la très grande importance que ce jeu avait pu prendre quand on sait l’importance de cette caste, en ces siècles de chevalerie et defin amor. On sait déjà à quel point le jeu d’échecs est adopté par une noblesse guerrière qui y voit l’occasion d’une formation à la stratégie de guerre. Le jeu d’échecs est aussi très présent chez les bourgeois, à partir du XIVe siècle.
Comme on vient de le voir, le jeu d’échecs a véritablement été intégré au corps social et est devenu même un symbole de noblesse. Le jeu d’échecs, ne l’oublions pas, provient de contrée bien lointaine et cette absorption donnera lieu à une occidentalisation du jeu :
En Europe, les pions n’ont pas forcément les mêmes mouvements qu’aujourd’hui. Les pions ont cependant aussi dans d'autres régions le double pas. Certaines autres règles permettent même aux rois ou aux reines d’effectuer un saut de deux cases sans prise à leur premier mouvement ! Il s’agit là d’une véritable différence avec la façon dont était initialement joué le jeu d’échecs en Orient & en Asie. A la fin du Moyen-Age, plus précisément en 1470 les mouvements de la reine sont débridés et elle prend une très grande importance dans le jeu.
Pour contrer cette puissance de la reine qui avait fini par déséquilibrer le jeu d'échecs, un coup spécial est inventé... le roque est inventé quelque 110 ans plus tard ! Le roque permet naturellement de protéger le roi de la dame et donc de diminuer un peu son pouvoir.
La dame perdra de toutes façons son déplacement de cavalier. Il faut dire que les mouvements de la reine sont tels que le jeu est appelé «eschés de la dame » ou « jeu de la dame enragée» !
Vers 1650 on peut considérer que les règles que nous connaissons aujourd’hui sont établies. Il est intéressant d’observer que l’introduction du jeu d’échecs en Europe a donné naissance à une littérature très fournie et riche. Les premiers systèmes d’ouvertures sont alors rédigés, ce qui témoigne d’une approche vraiment très théorique et érudite du jeu d’échecs ! En effet ne l’oublions jamais, les grands joueurs d’échecs sont avant tout de bon lecteurs car ils ingurgitent des systèmes au travers de littérature échiquéenne abondante. Le travail du maître d’échecs consiste en de nombreux points à une étude approfondie d’un jeu très complexe !
Si les règles du jeu d’échecs ont évoluées, il en ai de même pour le jeu même, en temps qu’objet. Nous disposons de nombreuses peintures représentant le plateau d’échecs avec des cases rouge et noir.
Les pièces que nous connaissons aujourd’hui (de style Staunton) datent de 1850. C’est aussi dans cette période du XIXe siècle que les échecs modernes font leur apparition, laissant derrière elle l’ère romantique des échecs stipulant une primauté de l’attaque. Ainsi de façon plus technique c’est la défense qui s’élaborent de plus en plus. Au XXe le jeu d’échecs fut très largement instrumentalisé par le régime de l’URSS pour promouvoir (comme les jeux olympiques étaient l’occasion de promouvoir la puissance physique du soviétique) la puissance intellectuelle du soviétique. Par la promotion des corps et des esprits c’est évidemment le régime qui est promu. Un régime qui engendre des héros et des génies ne pouvait être qu’un bon régime. Il s’agit bien là d’une vitrine de propagande. Nous reviendrons plus longuement en détails sur ce sujet.
Napoléon, l’empereur français, a brillé par son talent de stratège. Aujourd’hui encore, une bout de son chapeau se vend à des millions de dollars aux enchères chinoises. Napoléon est loué dans l’hymne national polonais, il suscite l’admiration dans le monde entier. Mais alors d’où tenait-il cet esprit de stratège ? Probablement pas seulement des échecs, mais cela aurait bien pû y contribuer fortement lorsque l’on voit à quel point ce jeu stimule la stratégie guerrière, la finesse d’analyse ainsi que l’intelligence ! De récentes études montrent que le jeu d’échecs a véritablement un effet bénéfique dans la formation des enfants. Cela les rends plus entreprenants, et développe la concentration de façon significative. Ainsi, Napoléon était reconnu pour être un bon joueur d’échecs.
Le jeu d’échecs pourrait devoir son succès à une véritable transfiguration de la guerre. L’échiquier est un champ de bataille, les troupes y sont avancées, vous êtes le stratège qui pense la guerre. Ainsi deux stratégies s’affrontent et se défis pour un combat à la mort, celle du roi. L’expression échecs et mat (repensé sous une forme française) vient en fait du perse ancien “Shah-Mat” qui signifie “le roi est mort” (vive le roi!).
Nous disposons tout de même de documents très intéressants (voir les sources)... Le temps nous a transmis quelques parties d’échecs du défunt empereur. Il serait donc intéressant de voir ces parties nous révèlent une quelconque forme d’originalité dans le jeu.
En 2009, Garry Kasparov et Anatoli Karpov étaient à Valence en Espagne pour s’affronter. Selon le classement des meilleurs joueurs, plus de 50% venaient de l’Ex-URSS (Russie ou autres pays du bloc soviétiques). Le numéro 1 mondial est bulgare, ce qui confirme cette origine de l’URSS.
Alors pourquoi les russes et les peuples de l’ancien régime soviétiques sont-ils si doués aux échecs ? Pour la simple et bonne raison que le régime n’en avait rien fait de moins que son sport national ! Cela n’est pas une question de symbole mais induit un vrai investissement scolaire, financier mais aussi de propagande de la part du régime. Dans la culture populaire cette image est d’ailleurs bien ancrée. Par exemple dans la série “le jeu de la dame” sur Netflix, le combat final se joue à St-Petersburg. Constatez vous même le nombre impressionnant de timbre mettant en avant le jeu d’échecs de l’union soviétique que nous pouvons trouver encore aujourd’hui :
Sur les conseils de son conseiller, Lénine lance un véritable engouement pour les échecs. Le jeu d’échecs au XIXe siècle était un jeu réservé du moins pratiqué par l’élite du pays,le jeu des roisoule roi des jeux… Dans cet objectif d’éducation des masses prolétariennes, de destructions des bourgeois (l’occasion de leur retirer cette spécificité) le jeu d’échecs fut popularisé. Si bien que le jeu d’échecs devint le jeu préféré des familles soviétiques, chaque foyer avait son jeu d’échecs ! Cet engouement fut largement financé par l'État. Dans les années 30 des compétitions sont régulièrement organisées, ce qui aura pour effet évidemment d’augmenter le niveau général et favoriser par biais l’émergence de grands maîtres. Des tables d’échecs sont installées dans les parcs, des clubs d’échecs, des organisations de pionniers s’ouvrent !
On voit des personnes jouer aux échecs dans les usines, dans les écoles, dans les villages, dans l’armée rouge et pendant les colonies de vacances. En bref, le jeu d’échecs devient très populaire. De 1969 à 1988, la première chaîne de télévision (donc la plus regardée) rendait 30 minutes par jour au jeu d’échecs avec l’émission, "l’école des échecs". Toutes les grandes compétitions avaient leur reportage radio et l’audience était vraiment au rendez-vous. En bref, un véritable engouement !
Nous entrons ici dans une nouvelle partie, nous allons aborder le sujet du jeu d’échecs sous l’URSS en particulier. Pourquoi cette période, ce lieu ? Parce que le jeu d’échecs a été employé d’une façon totalement unique dans l’histoire du jeu d’échecs. Jamais le jeu d’échecs n’a été autant présent dans un régime, et autant présent dans sa propagande. En effet, le jeu d’échecs a été utilisé par l’URSS comme un moyen de démontrer au monde, au travers des championnats mondiaux, la qualité du modèle soviétique. Nous pouvons nous interroger sur l’origine de cette idée, la cause de ce choix particulier du jeu d’échecs. Déjà notons que les compétitions mondiales répondent à l’aspiration de conversion du monde des marxistes. En effet, la doctrine marxiste a vocation à s’appliquer sur le monde entier et à permettre l'avènement d’un monde paradisiaque sur terre, l’avènement du communisme. Il était donc primordial de rayonner au travers d’un sport pratiqué partout dans le monde. De toute façon cela était logique dans la mesure où la guerre froide fut le grand conflit du siècle ayant pour protagonistes les 2 blocs, les 2 forces les plus puissantes du monde. Il est donc normal que le deuxième leader de la planète ait une ambition mondiale.
Ensuite, pour continuer à nous interroger sur le choix du jeu d’échecs en URSS comme vecteur du modèle soviétique, nous pourrions penser à l’intellectualisme. Le communisme est une doctrine qui repose sur une conception intellectuelle de la société. Dans le communisme, les intellectuels ont une place de choix, ils dirigent la société. Notons la figure de Lénine ou de Trotski, et évidemment de Marx. Lénine était un penseur (certains disent même qu’il était oisif, peu habitué à une grande charge de travail) et un chef. C’est pourquoi on parle de marxisme-léninisme.
La figure de l’intellectuel est centrale dans la doctrine marxiste, et par conséquent bien-sûr dans le régime soviétique. Il s’agit là d’une doctrine élaborée par des conceptions livresques, et c’est peut-être ce qui la rend aussi destructrice. Éloignée du réel, le marxisme cherche à faire entrer le monde dans des conceptions intellectuelles, lui résistant, il insiste par la violence. Thierry Wolton dans “Une histoire mondiale du communisme” (tome, les complices) explique bien la complaisance des intellectuels français, ou du monde entier à l’endroit du communisme.
En effet, il met en exergue le fait que le communisme fait tellement la belle place aux intellectuels, cela a eu pour effet de faire des intellectuels des fervents défenseurs du communisme. Nous pouvons bien-sûr penser à Sartre, Simone de Beauvoir qui ont toujours défendu au travers de leur écrits, de leur déplacements ou actions politiques (leur collaboration à Vichy peut s’expliquer ainsi, puisque le PC appelait à la collaboration avec le IIIe Reich durant le pact germano-soviétique).
Enfin, nous pouvons rapprocher la doctrine de Platon à celle de Marx. En effet, on qualifie souvent Platon de précurseur du communisme. Le platonisme imagine une société de caste, dirigée par les philosophes (la figure du philosophe-roi) plus à même de le faire. Il y a aussi la caste des guerriers et des travailleurs. On voit bien ici que la pensée prend une grande part dans l’idéal de Platon à rapprocher de la doctrine marxiste.
Pour nous éclairer sur l’importance sous-jacente du jeu d’échecs pour le régime soviétique nous avons donc apporté des arguments sur le fait que le jeu d’échecs répondait à l’idéal de l’intellectuel ainsi que l’internationalisme au cœur de la doctrine.
Il est aussi intéressant de constater que le jeu d’échecs repose sur des calculs, il a cet aspect scientifique, mathématique que les communistes n’ont jamais cessé de vouloir se donner. Marx se pensait, et est toujours aujourd’hui parfois même étudié à la faculté comme un économiste.
Sous le régime de Mao en Chine, on tentait de valider les théories marxistes par des expériences farfelues. Pour prouver que le marxisme était la vérité, on tentait par exemple de le reproduire à l’échelle des plantes et du vivant. C’est ce qui a amené des expériences sur les plantes. Par exemple, en Chine ils avaient semé des plantes de façon très resserré à l’image de la vie des hommes sous le communisme qui ne bénéficiait pas d’intimité, de propriété, d’espace personnel mais étaient constamment en communauté. Comme c’était la vérification de l’idéologie au niveau plus basique du vivant, cela devrait donner beaucoup plus de fruit. Prouvant ainsi la pertinence du marxisme. Evidemment, les semences n’ayant pas de place pour se nourrir et s’épanouir n’ont pas pu grandir. Cette anecdote révèle bien la prétention scientifique des communistes et explique bien ainsi cette volonté de se montrer comme les meilleurs aux échecs.
En fait, cela va même beaucoup plus loin. Le marxisme tend à expliquer le monde, c’est pourquoi il se présente comme une science, quelque part pour justifier la véracité de l’idéologie politique ainsi qu'à étouffer les éventuelles contradictions de la science. Une idéologie totalitaire a de total qu’elle prétend expliquer le monde entier, sa totalité. Elles sont bien mal connues par le grand public mais il y eu de grandes persécutions en URSS envers les chercheurs. De nombreux scientifiques ont été tués, torturés pour leurs recherches. C’est le cas de nombreux scientifiques, tous travaillaient sur le sujet de l’univers, ce qui à trait à la cosmologie. Ils travaillaient en fait encore plus précisément sur la naissance de l’univers, intitulé qui ne plaisait pas tellement aux communistes. On vous explique.
En effet, comme nous venons de le voir, le communisme ayant une prétention scientifique étendait bien que sa doctrine soit adoubée par la science. Et non pas l’inverse. C’est pourquoi lorsque les recherches pouvaient, ou contredisaient vraiment la doctrine comme c’est le cas des recherches sur le big bang, les scientifiques qui les menaient étaient exilés ou tout simplement éliminés.
Pour comprendre cet acharnement envers les partisans de la théorie du Big Bang (ou de l’atome primitif comme elle était initialement nommée par son créateur Georges Lemaître) il faut bien comprendre que le cela touchait à une donnée essentielle. Dans une période charnière, des grandes découvertes d’Einstein (lui aussi persécuté par le régime nazi pour des raison similaires) le combat fait rage et menace de décrédibiliser totalement la doctrine marxiste et nazi. En fait les marxistes sont des matérialistes, ils pensent donc que la matière prime que c’est elle qui est cause de toutes choses. D’où le fait que les ouvriers soient déterminés par leur travail, que la propriété soit cause des malheurs de la société (rapport à la matière)…etc. Donc si la matière est cause de toutes choses, elle est forcément la cause primaire (la première des causes) sinon une autre force la dépasserait.
Ainsi la matière est obligatoirement éternelle, sinon elle serait créée. Le problème de la théorie du Big Bang c’est qu’il met en lumière le fait que la matière (l’univers) ait un début, une fin.
Ce qui induit une cause immatérielle, hors de l’espace et du temps. Le Big Bang a donc cet incroyable inconvénient de détruire littéralement la doctrine marxiste dans son fondement. De plus, il rapproche les hommes de l’idée d’un dieu créateur. Et l’on sait à quel point la religion chrétienne (orthodoxe) fut persécutée par les communistes, Marx pensait que “la religion [était] l’opium du peuple”. Donc les tenants de cette théorie ainsi que de ces recherches ont été annihilés.
Nous pouvons donc entrevoir au travers de cette longue histoire sur les recherches fondamentales du XXe siècle en cosmologie à quel point il était primordial pour le régime soviétique que la science confirma ses théories. On peut donc penser que se donner une image du régime imbattable au jeu d’échecs donnait une impression de supériorité sur ce domaine, un véritable argument d’autorité. Et l’URSS en avait besoin au vu de la débâcle qu’elle prenait sur le domaine scientifique, l’exemple que nous venons de développer étant révélateur.
Aussi le jeu d’échecs représentait l’incarnation des idéaux révolutionnaires. Nous avons vu à quel point le jeu d’échecs était utilisé par les révolutionnaires de 1789 en France. La révolution communiste (dite de 1917) s’est énormément inspirée de celle de 1789. Lénine était un très grand admirateur de Robespierre, il pensait qu’il n’avait pas assez exercé la terreur (raison selon-lui pour laquelle le régime révolutionnaire s’est effondré). Avant l’ère soviétique on voyait poindre dans les librairies russes de nombreux ouvrages sur la France, sur la révolution en particulier. L’influence n’est plus à démontrer.
Le jeu d’échecs, comme pour la révolution française comme nous l’avons vu, était directement interprété de façon idéologique, non plus sur sa vocation scientifique dont le régime avait besoin mais bien en lui-même. Ainsi les mouvements de va-et-vient correspondaient au matérialisme dialectique. Aussi, pure ironie, le jeu consiste bien à mettre en échecs le roi, en “tuant” une à une de ses protections puis lui-même. Ce n’est pas sans nous rappeler le sort tragique de la famille du Tsar et du Tsar lui-même. C’est pourquoi Lénine, Trotski comme Staline tenaient à leur réputation de grand joueur. Quitte pour le petit père des peuples à s’inventer de toutes pièces des victoires puis à en faire une grande communication par la suite !
Constatez ici cette célèbre photo où l’on voit Lénine bailler aux corneilles lors d’une partie avec Bogdanov :
Cette tradition perdure d’ailleurs toujours, Poutine se mettant en scène en train de jouer aux échecs.
Il a aussi ouvert une section d’échecs, dans la droite ligne de l’image que les russes conservent en ce domaine. Nous devons bien dire que le jeu d’échecs en Russie est une grande histoire et ne commencent absolument pas avec le communisme. C’est simplement qu’il en a été faite une utilisation au service du régime avec le communisme mais ce jeu était déjà très prisé aux temps du tsar par exemple. Toutes les classes de la société y jouaient, il s’agissait (et il s’agit toujours) d’un jeu très populaire en Russie. Une hypothèse sera peut-être la proximité géographique, comme nous l’avons vu sur le chapitre des origines avec l’Asie (et donc de l’Inde).
Evidemment, le jeu d’échecs s’ancre aussi dans une période de guerre froide entre l’URSS et les Etats Unis. Que ce soit sur la conquête de l’espace “la guerre des étoiles” ou bien le jeu d’échecs, les deux blocs se disputent la première place. Au jeu d’échecs, les russes remportent très largement la première place comme nous l’avons déjà vu. Il est intéressant de voir la partie avec Bobby Fisher, qui donna lieu à de véritables incidents diplomatiques, appels à la défense de l’honneur du pays ainsi que conseils direct aux joueurs de la part du conseiller du président ! Vous pouvez lire cette histoire passionnante qui démontre bien l’importance du jeu d’échecs pour l’URSS comme pour les USA.
Nous arrivons donc à la fin de notre développement sur le jeu d’échecs à travers l’histoire. Nous espérons que vous avez appris des choses et que cet article a été plaisant à lire pour vous ! Nous vous remercions de votre attention et de votre lecture…
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_jeu_d%27%C3%A9checs
http://systemecolle.free.fr/textes/La%20peinture/La%20peinture.htm
Napoléon, joueur d'échecs :
https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/napoleon-joueur-dechecs/
Développement de l’intelligence chez les enfants, les études :
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1747938X16300112
https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/napoleon-joueur-dechecs/
jeu d’échecs en URSS :
https://www.ebay.fr/b/Timbres-de-Russie-et-dURSS-sur-echecs/40422/bn_83273980
https://www.europe-echecs.com/art/les-echecs-a-st-petersbourg-avant-1917-3-7017.html
https://www.europe-echecs.com/art/vladimir-poutine-ouvre-une-section-echecs-6572.html
Dieu, la science, les preuves Olivier Bonnassies et Michel-Yves Bolloré (chapitre. Le livre noir du Big Bang)
https://www.cairn.info/jeu-d-echecs-comme-representation--9782728835904-page-37.htm
Tom Uio
juillet 17, 2023
Pendant de nombreuses années, j’ai réfléchi à la vie terrestre.
Il n’y a pour moi rien d’incompréhensible sous la lune.
Je sais que je ne sais rien ! —
Voici la dernière vérité que j’ai découverte. C’est l’essence même des jeux https://casinoenlignefr.co de hasard…