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avril 14, 2022 9 minutes de lecture 2 Commentaires
José Raul Capablanca y Graupera, tel est son nom complet. Né le 19 novembre 1888 à La Havane (Cuba) il est mort le 8 mars 1942 à Harlem (New-York, USA). Nous allons voir ensemble, tout au long de cette biographie, ce qu’il s’est passé pour l'écrivain des principes fondamentaux des échecs entre ces deux dates dans la vie de celui qui sera ensuite connu comme l’illustre Capablanca.
Le grand public ne le connaît pas forcément mais les véritables amateurs d’échecs l’admire par-dessus tous les autres. Né en 1888, il n’a pas autant bénéficié d’aura médiatique. Il n’a incarné aucun des camps de la guerre froide, ni d’aucune autre guerre. Et pourtant, son génie n’a peut-être aucun égal. Vous allez le voir mais son parcours est très impressionnant, ses idées et sa vision du jeu d’échecs tout à fait hors du commun, presque lunaire. Son visage, saisissant de clarté, pourrait nous faire penser à celui de Rimbaud. Peut-être y a t-il entre ces deux personnages le trait commun du génie...
Sommaire :
2) Le début du parcours international de Capablanca
3) L'ascension suprême, Capablanca devint champion du monde d'échecs. (1921 - 1927)
4) La fin du règne de Capablanca, la suite de sa carrière ! (1927 -1939)
5) Les derniers matchs et la mort prématurée de Capablanca (1939-1942)
6) Echecs Capablanca : Les principes fondamentaux des échecs & analyses de parties
Alors, commençons par le début, l’enfance de Capablanca. Fils d’un fonctionnaire colonial espagnol, Capablanca vivait plutôt dans une famille aisée. Il a vu son père jouer aux échecs avec ses amis, la légende commence ici.
L’on dit qu’à 4 ans Capablanca aurait appris les règles du jeu d’échecs en regardant son père jouer avec ses amis. Sans explication, Capablanca aurait saisi les trajectoires des pièces et compris l’objectif du jeu. Légende ou récit véridique ? Cela ne semble pas si excessif au vu de la suite de son histoire.
Ainsi, Capablanca commence à faire ses preuves et ses résultats sont proprement épatants. C’est pourquoi, dès l’âge de 8 ans, il se voit inscrit au club d’échecs de la Havane. En 1900, son talent se fait connaître nationalement car il dispute toute une série de matchs contre les meilleurs joueurs de Cuba. SelonSánchezqui a écrit la biographie la plus complète que nous ayons à ce jour sur Capablanca, ce petit prodige était déjà connu de l’élite cubaine “pas seulement pour son talent, mais aussi pour son grand magnétisme personnel”.
Rappel :Qu’est-ce qu’un match ? Un match est composé de plusieurs parties. Le but est de déterminer qui est le plus fort. Pour gagner un match, il faut gagner 6 parties d’échecs d'affilée face à son adversaire. Les matchs nuls ne comptent pas.
Ainsi, l’issu de cette confrontation avec l’élite cubaine du jeu d’échecs, établie qu’il était au moins aussi fort que le meilleur de Cuba : Juan Corzo y Principe. Il le battit deux fois. Son talent n’avait donc pas véritablement trouvé d’égal sur l’île de Cuba. A l’âge de 13 ans, il remporte un match contre Juan Corzo, l’année suivante il finit 4ème du championnat national de Cuba. Comme le but était d’établir son niveau, vous imaginez bien qu’il va falloir aller chercher cela à l’extérieur de Cuba.
Lors de l’hiver 1908 - 1909, Raul Capablanca fait une tournée de 8 semaines. Et tenez vous bien, à Minneapolis, il gagne 168 parties de suite ! Son principal fait d’arme est d’avoir gagné contre M.E.P. Elliott, le champion de la fédération d’échecs des États de l’Ouest. En 1909, il gagne (assez franchement) contre le champion des états de New-York : Frank Marshall. Il n’a alors que 21 ans. Sa carrière va donc aller au-delà de l’Amérique et de Cuba avec des confrontations internationales en Europe.
En 1911, nous le retrouvons au tournoi de Saint-Sébastien en Espagne où il gagne devant des maîtres reconnus à l’international comme Milan Vidmar, Carl Schleter ou encore Akiba Rubinstein.
En 1913, cela peut paraître étonnant mais nous le retrouvons dans les services diplomatiques du ministère des Affaires étrangères de Cuba. Pourquoi un tel bon ? La raison de cette étrange promotion est qu’il donnait une très belle image de Cuba. Il était un élément à mettre en avant pour Cuba il était important de faire connaitre un tel talent. Il n’avait pas réellement de mission au ministère des affaires étrangères (simple représentation) il était donc parfaitement libre de son temps.
En 1914, au tournoi de Saint-Pétersbourg (il avait alors 26 ans), il finit 2ème. Nous nous devons de mentionner qu’il était à ½ point… du champion du monde, Emanuel Lasker ! Emanuel Lasker aura par la suite une très belle phrase à son propos :
Pendant la Première Guerre Mondiale, Capablanca résida aux État Unis, échangeant des courriers avec le champion du monde Emanuel Lasker, citoyen allemand et patriote. Un jour de 1918, deux discrets gentlemen de Washington vinrent le visiter. C'étaient deux agents du contre-espionnage qui enquêtaient sur sa correspondance avec l'étranger, remplie de symboles étranges : 10 Fxe7 Dxe7 11 O-O Cxc3 12 Txc3 e5. - Qu'elle est cette clef?, demandèrent les agents. Très sérieusement, Capablanca répondit : - Ce sont des symboles pour une manœuvre de libération! - Comment cela?, s'inquiétèrent les agents à l'unisson. Capablanca éclata de rire et après de longues explications les policiers comprirent, rassurés : - Ah, c'est comme les Dames! - Effectivement, comme les dames mais avec des cavaliers
C’est dans l’année 1921 que Capablanca remporte le titre de champion du monde d’échecs ! Et devinez contre qui ? Emanuel Lasker lui-même, qui avait 20 ans de plus que lui ! Le match se note ainsi : (+4 - 0=10) ce qui signifie que Capablanca a gagné 4 parties (+4) n’en a perdu aucune (-0) et qu’il y a eu 10 match nul (=10) !! Ce match épique marquera à jamais le monde des échecs. Le monde découvre le style inimitable de Capablanca, et voit stupéfait Lasker pourtant champion du monde en titre…abandonner au bout de la 14ème partie !
Le prestige de Capablanca est sans égal car chose incroyable que nous venons de dire de façon anodine mais qui ne l’est pas : il n’a perdu aucune partie lors de son accession au trône suprême (que l’on appelle “match suprême" avec emphase). Cet exploit démontre qu’il était très loin devant le meilleur du monde, Lasker en l'occurrence. Cela n’a été reproduit que par Kramnik(2000) et Magnus Carlsen(2013) depuis.
En 1921, la vie personnelle de Capablanca voit aussi de grand changement car il se maria avec Gloria Simoni Betancourt (originaire de Camagüey). Ils eurent plusieurs enfants par la suite.
Pendant les 6 années qui vont suivre, il ne perdra que 4/(environ) 200 parties, sans remettre son titre en jeu. De 1922 à 1927, Capablanca a un succès phénoménal. Il remporte le tournoi de Londres en 1922 (sans Lasker cependant). Devancé par l’ancien champion du monde à New York en 1924, il se rattrape en 1927, il termine au même tournoi où il termine premier devant Alexandre Alekhine et Aaron Nimzowitsch ! Mais Emanuel Lasker n’était pas invité à ce dernier tournoi de New York. Cela fait une grande période de 6 ans de règne sur le monde des échecs.
En 1927, Capablanca perd son titre de champion du monde. En 1927 à Buenos Aires contre Alekhine (+3-4=25) , il s’agit là d’un record de parties jouées du fait des parties nulles. Comme nous venons de le voir, Capablanca avait battu Alekhine à New-York 3 ans auparavant, et au vu du résultat serré, la victoire n’était pas franche…
A la fin du match qui le sacrait nouveau champion du monde, Alekhine déclara qu’il accorderait à Capablanca un match retour. Ce ne fut que parole en l’air et il ne tint jamais promesse, confisquant ainsi le titre de champion du monde à Capablanca. Les deux hommes restèrent alors dans un très grand froid. Chacun comprendra pourquoi ils ne s'adressèrent plus jamais la parole.
Bien qu’il ne soit plus champion du monde (et qu’il ne puisse pas essayer de l’être à nouveau), il gagna d’importants tournois de 1928 à 1930.
Mais de tous ces tournois, Alekhine n’en fait aucun, il ne peut donc pas l’affronter de nouveau. Dans les années 30, Capablanca se voit dépassé par des nouveaux jeunes joueurs d’échecs. Même si en 1936, il gagne le tournoi de Moscou et Nottingham. Il s’agissait de tournois très réputés, rappelons nous que les meilleurs joueurs d’échecs étaient russes ! En 1938 cependant, le tournoi de AVRO fut une vraie catastrophe et il finit avant dernier.
En 1938, il épouse Olga Clark (de 10 ans son aînée) en Géorgie. Cette femme mondaine née dans le caucase, parlait le russe, le française, l’anglais, elle était décrite comme une “tête brûlée” et parlait assez librement et franchement de ses opinions politique marqués à gauche. Elle restera avec lui jusqu’à sa mort en 1942. Elle a eu 4 maris mais pas d’enfant. Elle était la muse de Capablanca, qui lui a dit avant de se marier : “ je te rendrai ma couronne”. Elle devenue sa biographe, écrivait pour lui des articles dans “Chessworld”, “Town and Country”,José Raoul Capablanca Ein Schachmythosou l’introduction aux Chess Lectures de Capablanca lui-même. A la suite de la mort de son mari, elle fait don de ses archives au Manhattan Chess Club.
Grâce à ses connaissances aux ministère des affaires étrangères de Cuba et sa grande notoriété, Capablanca était très entouré lors de ses tournois il se déplaçait avec des artistes, personnalités politiques. Comme en témoigne aussi sa femme, la sulfureuse Olga.
En 1939, il remporte tout de même l’olympiade d’échecs à Buenos Aires, devant Alekhine. La même année, il se retire du monde des échecs sur les conseils de ses médecins, inquiets de son hypertension artérielle.
Et l’inquiétude de ses médecins ne semblait pas infondée car il meurt prématurément en 1942, à l’âge de 54 ans. Le 7 mars 1942, regardant une partie d’échecs au Manhattan Chess Club de New York, José Raul Capablanca s'effondre à la suite d’une attaque cardiaque. Il mourra dans la matinée du 8 mars, à l'hôpital Mount Sinai.
Le style de Capablanca a toujours épaté et épatera toujours. Il n’avait jamais ouvert un livre d’échecs mais a écrit le meilleur. Capablanca bénéficiait enfait d’une intuition folle, mais de peu de connaissances théoriques des échecs. C’est pourquoi il n’aimait pas bien les ouvertures
Rappel :Qu’est-ce qu’une ouverture ? L’ouverture, c’est le début de la partie (les premiers coups joués), c’est une phase très importante qui aura de grandes conséquences sur le reste de la partie. Il y a des ouvertures plus ou moins agressives, selon que l’on vise le roi adverse directement ou non.
En effet, il préférait le milieu de partie qui lui laissait plus de marge pour développer son jeu de façon intuitive. Il ne commettait quasiment jamais d’erreur mais savait au contraire garder le petit avantage lui permettant par la suite de gagner. Il éliminait ainsi toutes les complications possibles pour arriver à ramener la partie aux thèmes essentiels.
Pour les amateurs du jeu d’échecs, nous avons tenu à vous proposer quelques extraits de parties de Capablanca. Évidemment, quoi de mieux pour appréhender le meilleur joueur d’échecs du monde que de connaître ses parties ! Nous allons donc illustrer le fameux jeu en milieu de partie de Capablanca. Manuel Apicella nous explique l’originalité du plan de Capablanca.
Il va jouer sur une pièce bloquée (le fou adverse) qui permettra de gagner la partie finale. Il va faire une véritable chaine de pion pour enterrer le fou blanc adverse (Capablanca joue les noirs) ! Le joueur adverse est véritablement bloqué, c’est un coup de génie qui n’a pas vraiment d’origine autre que Capablanca lui-même. Manuel Apicella le dit, on ne sait pas vraiment comment il a eu l’idée de ce plan mais il est très efficace. Original, unique autant que simple, la véritable marque du génie.
Le style de jeu épuré, simple élégant de Capablanca a véritablement marqué son époque et le monde. Cela fait de lui le deuxième cubain le plus connu du monde (après Fidel Castro). Les cubains connaissent bien ce nom et en sont toujours très fiers ! Capablanca pensait que le jeu d’échecs allait bientôt être épuisé par le trop grand nombre de bons joueurs qui arrivaient. Il pensait que si l’on ne faisait pas d’erreur, on ne pouvait aboutir qu’à des matchs nuls, et que cela allait tellement se produire que le jeu d’échecs verra sa fin prochaine. C’est pourquoi il a proposé de compliquer le jeu pour lui éviter ce destin funeste. Les échecs Capablanca sont des échecs augmentés de deux princesses et deux impératrices et quelques changements de places. Pour ce faire évidemment, les rangées sont de 10 cases et plus de 8, ce qui fait un plateau de 80 cases au lieu de 64.
Ce destin singulier est un des noms les plus connus des échecs et peut-être le plus grand génie en la matière. Si vous voulez connaître davantage d’illustres joueurs d’échecs, rendez-vous sur notre classement des 5 meilleurs joueurs d’échecs du monde !
Sources :
Jose Raul Capablanca, a chess biographie par Miguel Angel Sánchez Martínez
https://en.wikipedia.org/wiki/Olga_Clark
https://www.espaces-latinos.org/archives/38303
http://quilmesescueladeajedrez.blogspot.com
https://akifrases.com/
https://www.chess-and-strategy.com/2015/09/10-belles-citations-des-echecs.html
avril 26, 2022
A 67 ans j’apprends à jouer aux échecs grâce à ma petite fille Amina qui a 8 ans. J’ai trouvé votre dossier très intéressant. Bravo. Je garde cette phrase de Capablanca comme chemin de vie " on n’a jamais que l’âge auquel on a commencé à jouer aux échecs, car après on cesse de vieillir "
L'équipe des Échiquiers du Roi™
juin 30, 2022
Bonjour Madame Nikolic,
Nous vous remercions pour votre commentaire, nous sommes heureux de susciter de l’intérêt pour le jeu d’échecs, de 8 à 67 ans ! Capablanca était un véritable génie et nous avons pris beaucoup de plaisir à vous partager son existence, alors nous sommes heureux que cela vous plaise aussi en retour. :)
En vous souhaitant une agréable journée,
Toute l’équipe des Échiquiers du Roi™